Page:Tolstoï - Polikouchka.djvu/135

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chaque fois que la barinia se trouvait indisposée, et à cette heure elle était bouleversée jusqu’à en être malade.

La tante de Douniacha, pour lui donner du courage, était venue passer la nuit avec elle. Toutes les quatre étaient assises dans la dievitchia[1] avec la petite Aksioutka, et causaient.

— Et qui ira chercher de l’huile ? demanda Douniacha.

— Pour rien au monde je n’irais, fit d’un ton décidé la seconde servante.

— Voyons, vas-y avec Aksioutka.

— Moi j’irai bien toute seule, je n’ai pas peur, dit Aksioutka, qui se sentit aussitôt envahir par la peur.

— Eh bien ! va, petite vaillante, demandes-en à la babouchka Anna dans un verre et apporte-le sans le renverser, lui dit Douniacha.

  1. C’est la chambre des servantes.