Page:Tolstoï - Polikouchka.djvu/171

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— Dépêche-toi donc ! cria-t-il à Ignat qui faisait pivoter la roue sur le moyeu soulevé et graissé. Je vais revenir tout de suite, que tout soit prêt à mon retour.

Le gérant venait de se lever. Il prenait du thé et faisait lui-même ses préparatifs de départ pour la ville, où il devait livrer les recrues.

— Que veux-tu ? demanda-t-il.

— Moi, Egor Mikhaïlovitch, je voudrais racheter mon petit. Faites-moi donc une grâce. Vous m’avez parlé ces jours-ci d’un remplaçant que vous connaissiez à la ville. Apprenez-moi comment je dois m’y prendre ; pour moi, je n’y connais pas grand’chose.

— Eh bien ! tu as réfléchi, alors.

— Oui, j’ai réfléchi, Egor Mikhaïlovitch. Ce serait pitié, c’est le fils de mon frère. Qu’il soit ceci ou cela, ce serait pitié tout de même…