Page:Tolstoï - Polikouchka.djvu/176

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voix basse ; ils demandaient quelque chose ou quelqu’un, ôtaient, je ne sais pourquoi, leurs bonnets devant chaque scribe, saluaient, et écoutaient d’un air absorbé la réponse que leur apportait le scribe connu du patron.

Déjà tout espoir était perdu de terminer aujourd’hui l’affaire, et le remplaçant recouvrait sa gaîté et son assurance, lorsque Doutlov aperçut soudain Egor Mikhaïlovilch. Il se cramponna aussitôt à lui, le salua et implora son aide.

Egor Mikhaïlovitch fit si bien que, vers les trois heures, le remplaçant étonné était, à son grand déplaisir, amené dans la salle du recrutement et soumis à la visite. Là, au milieu de l’hilarité qui, je ne sais pourquoi, gagnait tout le monde, du garde jusqu’au président, il fut déshabillé, rasé, rhabillé, et renvoyé. Cinq minutes après, Doutlov comptait l’argent,