Page:Tolstoï - Polikouchka.djvu/212

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— Qu’est-ce donc qui noircit, là-bas ? demandai-je en remarquant un point noir dans le lointain.

— Mais c’est un oboze[1]. Voilà comment il fait bon marcher, continua-t-il quand nous arrivâmes plus près des grandes charrettes, couvertes de bâches et roulant à la file… Regarde donc, on ne voit pas un homme, tous dorment. Le cheval intelligent sait lui-même où il faut aller ; rien ne le ferait dévier… Et nous aussi, fit-il, nous connaissons cela.

Le spectacle était étrange, de ces immenses charrettes, entièrement recouvertes de bâches, et blanches de neige jusqu’aux roues, et qui marchaient toutes seules. Dans la première charrette seulement, deux doigts soulevèrent un peu la bâche neigeuse ; un bonnet en sortit

  1. Convoi de traîneaux ou de charrettes.