Page:Tolstoï - Polikouchka.djvu/237

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— Qu’y a-t-il ? Qu’y a-t-il ? demandai-je, en quittant mon abri, à la femme dvorovi qui, toute sanglotante, passe en courant auprès de moi.

Pour toute réponse elle se retourne, agite ses mains, puis continue sa course. Retenant de la main son fichu qui tombait de sa tête, sautillant et traînant son pied chaussé d’un bas de coton, la vieille Matréna, une femme de cent cinq ans, court aussi vers l’étang. Et je vois encore courir deux petites filles qui se tiennent l’une l’autre, et derrière elles, accroché à leurs jupons, un gamin de dix ans, affublé du veston de son père.

— Qu’est-il arrivé ? demandai-je.

— Un moujik s’est noyé.

— Où ?

— Dans l’étang.

— Quel moujik ? Un des nôtres ?