Page:Tolstoï - Polikouchka.djvu/70

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— Oh ! je ne demanderais pas mieux. Mais Dieu le voit…

Egor Mikhaïlovitch l’interrompit d’un air sévère.

— Eh bien ! écoute, alors, vieillard. Qu’Iliouchka ne porte pas les mains contre lui. Dès que je l’enverrai chercher, aujourd’hui ou demain, qu’on me l’amène sans retard. C’est toi qui l’amèneras ; c’est toi qui en réponds. Et si, par malheur, il lui arrive quelque chose, je prends ton fils aîné, entends-tu ?

— Mais ne pourrait-on par hasard prendre un dvoïnik, Egor Mikhaïlovitch ?… C’est tout de même révoltant, ajouta-t-il après un silence, puisque mon frère est mort soldat, qu’on prenne encore son fils. Pourquoi ai-je à subir une telle iniquité ? disait-il presque en pleurant et prêt à tomber aux pieds d’Egor.

— Va, va, disait celui-ci, il n’y a rien à faire :