Page:Tolstoï - Polikouchka.djvu/90

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La porte s’ouvrit, puis se referma avec fracas, et le vieux Doutlov entra en secouant son bonnet :

— Afonassi, dit-il au dvornik en se signant, n’aurais-tu pas une petite lanterne ? Je voudrais aller donner l’avoine aux chevaux.

Doutlov, sans regarder Ilia, se mit tranquillement à allumer la lanterne. Ses moufles et son knout étaient passés dans sa ceinture, et son caftan était ceinturé avec soin. On eût dit qu’il arrivait avec tout un convoi. Placide était son visage, où se lisait seulement le souci des affaires de sa maison.

En apercevant son oncle, Ilia se tut, baissa les yeux d’un air morne, et dit au staroste :

— Fais venir de la vodka, Ermil ; je veux boire de la vodka.

Sa voix était mauvaise et sombre.

— Que parles-tu de vodka maintenant, fit le