Page:Tolstoi et les Doukhobors.djvu/14

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hommes niant non seulement toutes les coutumes et tous les rites de l’Eglise orthodoxe, mais n’acceptant ni le baptême par l’eau, ni la communion avec le corps et le sang du Christ sous les espèces du pain et du vin.

Naturellement ces hommes ne furent laissés tranquilles ni par leurs voisins, ni par le gouvernement, d’autant plus que personne ne savait ni ne comprenait leur esprit. De tous côtés ils eurent à subir d’incessantes persécutions : chaque rencontre avec le prêtre, avec le commaissaire ou l’inspecteur de police leur valait l’interrogatoire et la prison ; chaque rencontre avec les voisins était accompagnée de menaces et d’injures, chacun de leurs actes les faisait passer pour des monstres, ennemis de la tranquillité publique. L’autorité suprême les jugeait, pour la plupart, sur les dénonciations des petits fonctionnaires et souvent ils furent déportés comme criminels politiques. Et les persécutions contre les Doukhobors ne prirent fin que sous le règne doux et pacifique d’Alexandre Ier.

Les persécutions contre les Doukhobors commencèrent en 1792. Le gouverneur de Ekatérinoslav écrivit alors à Pétersbourg que