Page:Tolstoi et les Doukhobors.djvu/25

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leur guise. Il est même arrivé que des femmes ont, dans ce but, quitté leurs maris ; ceux-ci ne les retiennent pas, mais leur donnent la liberté et si possible une part des biens. Toutefois, les éliminés et ceux qui volontairement ont quitté la société peuvent y être réintégrés s’ils ont plein repentir de leurs actes ou s’ils renoncent à la débauche. Il y a plusieurs exemples de ce cas.

Les Doukhobors travaillent selon leurs aptitudes personnelles ou selon le milieu ; les uns s’occupent du commerce, les autres cultivent la terre, et ceux-ci sont la majorité, car les Doukhobors préfèrent ce noble travail à tout autre.

Dans leur société, il n’y a aucun chef qui la dirige et l’administre ; elle est dirigée par tous et chacun. Ils n’ont aucun règlement écrit. À en juger d’après l’esprit ordinaire du peuple, il semble qu’il devrait y avoir dans la société des Doukhobors de la discorde et du désordre, mais il n’en est rien, et à Molotchnia Vodi, trois et même cinq familles vivent en paix dans une seule grande izba.

Mais quand il s’agit de la direction de la famille, alors la faiblesse et les besoins du sexe féminin, l’inexpérience des adolescents