Page:Tolstoi et les Doukhobors.djvu/33

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12o Ils respectent les Saints mais n’invoquent pas leur aide, disant qu’ils ont servi Dieu pour eux-mêmes, et que nous devons seulement les imiter ; c’est ainsi qu’ils les appellent en aide. Mais s’ils respectent les Saints, ils ont moins de déférence pour leurs œuvres ; ainsi ils croient que lorsque saint Nicolas frappa Arius à la joue, la parole de Dieu s’éloignait de lui et qu’il confondait le raifort et le miel.

13o Les Doukhobors ne considèrent pas le mariage comme un sacrement, et chez eux il ne se fait que par le consentement réciproque des deux époux. Comme les Doukhobors ne font entre eux aucune différence de fortune et de noblesse de famille, les parents n’interviennent jamais dans le mariage des enfants. Aucune cérémonie spéciale n’a lieu pour l’hymen, le consentement des époux et la promesse de vivre ensemble suffisent. Il arrive parfois que les mariages ne deviennent publics que lorsque la femme a un enfant. Mais si un homme rend mère une fille, il ne peut refuser de l’épouser, sous peine d’être exclu de la société. L’adultère encourt la même punition. Chez les Doukhobors il n’y a jamais de divorce en vue d’un autre mariage, car ce