Page:Tolstoi et les Doukhobors.djvu/34

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

serait aussi l’adultère. Mais si les époux veulent, par chasteté, ne plus vivre ensemble, ils en sont absolument libres. Après la mort de l’un des époux, l’autre peut se remarier jusqu’à trois fois, mais de tels exemples sont rares, car, disent-ils, le chrétien doit dompter sa chair et non la satisfaire.

14o Ils rappellent les morts par leurs bonnes œuvres, ils ne perpétuent pas autrement leur souvenir. Dieu lui-même récompensera les saints dans son royaume, et ainsi ils ne prient jamais pour les morts, croyant cela inutile. Cependant ils emploient le mot changement pour indiquer la mort du chrétien ; ils ne disent pas « notre frère est mort » ; mais « notre frère est changé ». Les enterrements se font sans aucune cérémonie, et sans larmes, seuls les enfants pleurent parfois, mais on compte cela comme une faiblesse. Quand les Doukhobors vivaient en cachant leur doctrine, les corps de leurs frères morts étaient ensevelis suivant l’usage du pays et au cimetière commun ; mais depuis qu’ils sont installés en communes, ils ensevelissent leurs morts dans un endroit spécial.

15o Les Doukhobors croient à la création du premier homme comme il est dit dans