Page:Tolstoi et les Doukhobors.djvu/83

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laissé nos charrettes et que personne ne les gardait, alors les Cosaques commencèrent de nouveau à nous battre, et voulurent envoyer les femmes dans les charrettes, mais cette fois encore elles refusèrent, et quelques hommes, un par fourgon, furent envoyés pour conduire les chevaux, et nous nous dirigeâmes vers Bogdanovska où nous devions trouver le gouverneur. Tout en marchant, nous commençâmes à chanter nos psaumes, le commandant nous fit cesser et ordonna aux Cosaques de chanter des couplets si obscènes, qu’on avait honte de les entendre.

« Près de Bogdanovska, le commandant nous fit arrêter, car il venait de s’apercevoir que le gouverneur était derrière nous, en voiture, allant de Gorielvka à Bogdanovska. Le gouverneur était encore loin quand le commandant nous cria :

« — Découvrez-vous. »

« Les vieillards lui répondirent :

« — Pourquoi ôter nos chapeaux ? Il s’approchera, dira bonjour et alors nous lui répondrons ; peut-être ne saluera-t-il pas, et alors, pourquoi enlever nos chapeaux ? »

« À ces mots, le commandant cria à ses Cosaques :