Page:Topffer - Nouvelles genevoises.djvu/157

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— Eh ! le sais-je ? Trois années de discussions sur la bulle Unigenitus, et faire naufrage au port !

— La bulle ? dites-vous…

Unigenitus !

— Unigenitus ! Il est vrai que c’est affreux. Et cette page ?

— Relatait la bulle avec une variante qui ne se trouve nulle part ailleurs.

— Et rien autre ?

— Et tu trouves, toi, que ce n’est pas assez ! Je donnerais ce que j’ai pour cette page. Mais je l’aurai, continua-t-il ; une seule personne a pu faire le coup… Il faudra bien qu’elle me fasse connaître quel est ce drôle qui prend les in-folio… Allons… Et mon bon oncle rajusta sa perruque, prit sa vieille canne, mit son petit chapeau à cornes, et sortit. Je redescendis aussitôt, répétant tout bas : Bulle Unigenitus, bulle Unigenitus… crainte de perdre mon mot.




Bulle Unigenitus, bulle Unigenitus ! disais-je en fouillant mon bouquin, bulle Unigenitus… La voilà en grosses lettres ! C’était du latin ! horrible mécompte ! Depuis cette impression-là j’ai toujours eu de la répugnance pour le latin, qu’auparavant, à la vérité, je n’aimais pas. Remarquant toutefois que la bulle commençait au milieu de la page, je jetai les yeux sur ce qui précédait. Voici :


Comment la chastellerie d’Anglivois entra en la branche des Chauvin par le mariaige de messire de Saintré avec Henriette d’Entragues.


« Oncques n’avoit esté d’amour féru le jeune da-