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d’abord à faire subir cette opération aux jeunes poulains.

Cependant, poussés à la castration de leurs chevaux par MM. les officiers acheteurs des dépôts de remonte, encouragés par les sociétés d’agriculture, et tentés surtout par l’appât de primes accordées, dans plusieurs départements, aux poulains opérés avant l’âge de deux ans, les éleveurs se décidèrent peu à peu à faire castrer au moins les poulains qu’ils jugeaient susceptibles de faire des chevaux de troupe.

N’ayant fait châtrer qu’une partie de leurs poulains, les cultivateurs purent facilement juger, comparativement, de la force et de la vigueur des poulains hongres, et de ceux qu’ils avaient laissés entiers. N’ayant reconnu aucune différence appréciable dans ces qualités, ils finirent peu à peu par les faire castrer. Aujourd’hui, la plupart des grands fermiers n’ont plus, à deux ans, que des chevaux hongres.

Les chevaux de trait et ceux qui, par leurs qualités, promettent de devenir des étalons, sont seuls exceptés pendant le jeune âge et ne sont émasculés qu’à leur quatrième année, lorsque les premiers peuvent faire des chevaux de trait pour la guerre, et que les seconds n’ont pas été achetés par les haras. Cette crainte des cultivateurs était tellement générale et leur paraissait si bien fondée que l’on dût étudier et suivre pendant plusieurs années les chevaux châtrés jeunes, pour s’assurer si réellement ils avaient moins de force que ceux du même âge qui étaient restés entiers. L’opinion qu’on se forma alors, et d’une manière conforme aux nombreux renseignements