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chevaux de troupe de la même arme, étaient castrés immédiatement après l’achat qui se faisait comme aujourd’hui, entre l’âge de quatre à sept ans, et envoyés, les casseaux encore au derrière, aux divers régiments auxquels ils étaient destinés.

Ces animaux, toujours émasculés après l’âge de quatre ans, car les cultivateurs normands ne vendaient jamais à cette époque un seul cheval hongre, faisaient pourtant un excellent service, et duraient, en moyenne, de huit à neuf ans dans les corps. Ces escortes que fournissaient ces chevaux, sous Louis XVIII surtout, escortes qui se faisaient toujours au galop, sont une preuve irrécusable de leur force et de leur vigueur.

Les chevaux du roi qui, tous, alors étaient achetés entiers en Normandie et châtrés après l’achat, viennent encore appuyer l’opinion émise que la force et la vigueur sont les mêmes chez les chevaux hongres, que chez ceux restés entiers, car ces chevaux de la cour, en traînant un poids énorme faisaient de cinq à six lieues à l’heure.

Des expériences nombreuses faites tant en France qu’à l’étranger, prouvent enfin que les chevaux châtrés conservent la même force qu’avant la castration, d’après tous les faits que je viens de citer, et que je pourrais multiplier au besoin, il est évident que la castration, faite à n’importe quel âge, n’influe en rien sur la force et la vigueur des chevaux ; qu’au contraire elle facilité l’élevage des jeunes animaux, qui se tarent moins d’ailleurs pendant les travaux