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mauvais encore, il est évident qu’il n’obtiendra qu’un produit détestable ; et lorsqu’on aura remédié à ce grave inconvénient, on n’aura encore que des produits de petite taille, rabougris, si on ne leur donne pas, pendant le jeune âge, toute la nourriture indispensable à cet accroissement.

Ceci est si évident, qu’il suffit de voir les belles races de chevaux dans une contrée, pour pouvoir affirmer que l’agriculture y est en progrès. Que l’on visite la plaine de Caen, quelques cantons de la Haute-Vienne, les environs de Tarbes, etc., et l’on verra que l’agriculture est toujours en rapport avec l’amélioration de l’espèce chevaline ; ou plutôt ces belles races ne se trouvent là que parce que l’agriculture y est portée à son plus haut point de prospérité.

Il ne faut pas non plus oublier que, pour améliorer par les croisements les races chevalines, l’origine, le régime et le climat des deux races ne doivent pas être trop disparates ; et malheureusement, on a souvent oublié ou plutôt méconnu ces principes, en transportant dans le midi par exemple, sous un climat chaud et où l’agriculture est encore arriérée, des étalons normands de race et d’origine tout-à-fait différentes de la race qu’ils devaient améliorer et grandir. Et l’on n’a pas senti que, pour donner de la taille à une race, il ne suffisait pas de celle du père, ou plutôt que cette taille disproportionnée avec celle de la mère, devait produire des chevaux décousus, à cotes plates et courtes, et à poitrine étroite.

C’est ce qui est arrivé à la race navarrine, que les forts et grands carrossiers normands qui étaient au