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s’en passer, cette mesure pleine d’avenir, et à laquelle on sera forcé de revenir, si l’on veut obtenir ces chevaux de cavalerie légère, si beaux, si fringants, si maniables, qu’on ne trouve que dans le midi.

Si l’État ne pouvait pas élever ces jeunes animaux (et dans tous les cas je pense qu’il ne devrait pas le faire), soit à cause de l’embarras qu’ils occasionneraient, soit parce que cela élèverait trop le prix de revient, il pourrait, au moins, faire acheter ces animaux dans le midi, les faire transporter dans les plaines, de l’ouest et du nord de la France, où ils seraient vendus aux enchères.

Je doute que l’État perdit sur le prix d’achat et de transport ; mais cela serait-il, que la somme serait si minime qu’elle ne pourrait pas entrer en compensation avec le bien que cette mesure produirait, d’abord dans le pays où elle serait mise à exécution, et par suite pour la nation en lui fournissant le nombre de chevaux dont elle aurait besoin dans tous les temps.

Cette mesure, d’ailleurs, aurait un double avantage, celui de fournir un débouché et celui d’offrir aux poulains par l’émigration, à l’âge de six mois, dans ces pays mieux cultivés, une nourriture plus abondante et plus substantielle, et de leur donner par conséquent cette ampleur qui leur manque généralement. Car aujourd’hui, personne ne l’ignore, les poulains transportés de bonne heure, dans des pays éloignés de ceux qui les ont vus naître, nourris et