Page:Uhland - Poésies choisies, 1895, trad. Pottier de Cyprey.djvu/37

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vais m’enfoncer dans le trèfle, jusqu’à la venue de la jeune fille au pas léger, de la belle fée qui me couvrira de fleurs.

« Oui, ce temps est envolé, mais le souvenir ne s’en va jamais ; comme un arc-en-ciel lumineux, il plane sur les images troublés. Atteint du doux mal d’amour, j’évite de te regarder, de peur que ce souvenir ne disparaisse. Dis-moi seulement si ton cœur ressent encore les voluptés de notre enfance ? »

Il se tut, le fils des muses, assis au pied de la tour : une voix s’éleva de la fenêtre, et un objet brilla dans l’herbe sombre : « Prends cet anneau et pense à moi ! Pense aux beaux jours de notre enfance ! Prends-le, il y brille un diamant et une larme. »




LA RELIGIEUSE


Dans le jardin silencieux du couvent marchait une pâle vierge ; la lune projetait sur elle un rayon mélancolique, et une larme d’amour tendre brillait sous sa paupière.

« O quel bonheur pour moi que mon fidèle amant