Page:Variétés Tome X.djvu/241

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——--Ni sans m’excuser davantage,

——--Je vais commencer mon discours :

Ne vous imaginez pas, Mademoiselle, que ce que je vais vous conter soient des nouvelles particulières de la cour ; bien que j’y sois depuis quelque temps, je n’en sai pas davantage. Les gens aussi peu considerables et aussi peu empressez que moi la suivent assez ordinairement sans la voir, ou la voyent bien souvent sans la connoître. L’autre jour, m’étant retiré de meilleure heure qu’à l’ordinaire, dans l’oisiveté où je me trouvai, m’amusant à compter ce


la fameuse journée des Madrigaux (20 décembre 1653), dont Pellisson rédigea le procès-verbal, Isarn est présent, et, comme toujours, place son mot et ses petites rimes : « Isarn, dit M. Cousin, pressé de rimer à son tour, répond en vers qu’il lui faut un délai d’une quinzaine, et proteste qu’à l’avenir il aura toujours des impromptus dans sa poche. » Fait-on quelque part gala de précieux ou de précieuses, dîne-t-on, par exemple, chez l’évêque de Vence, Godeau, soyez sûr qu’Isarn est du régal, avec Chapelain, mademoiselle de Scudéry et mademoiselle Robineau. S’il s’absente de Paris pour aller à Bordeaux, il est toujours d’esprit, et de cœur avec ses amis. Ainsi au mois d’octobre 1656, Pellisson écrit a mademoiselle de Scudéry qu’il a reçu deux billets galants d’Isarn, à qui une nouvelle maîtresse qu’il aime fort ne fait pas oublier sa chère société de Paris. Je ne sais ce qu’il devint, ni quand il mourut. Après le temps des précieuses, je ne trouve plus Izarn. Un personnage de ce nom, commis de Seignelay, m’est indiqué, par les Mémoires d’Amelot de la Houssaye (t. II, p. 366), comme ayant suivi à Venise ce jeune secrétaire d’État ; mais ce n’est pas le notre, c’est un de ses parents.