Page:Variétés Tome X.djvu/260

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la conversation que vous avez eue avec votre louis d’or, et je le trouve si bien instruit des choses du monde que j’en suis étonnée.

Quand il seroit du temps des premiers jacobus,
Des nobles à la rose et des vieux carolus,
——--Il ne sçauroit pas plus de choses.
Ovide a moins que lui fait de metamorphoses.
Il fait aux plus galans d’agréables leçons ;
Il raille, il fait des vers de toutes les façons.
——--Mais ce qu’il fait de plus etrange,
——--C’est qu’entre mes mains il se range ;
——--Car ses frères ne m’aiment pas.
Ils n’ont aussi pour moi que de foibles appas,
——--Et par le mepris je m’en vange.
Mais pour ce Louis d’or que je reçois de vous,
——--De qui la gloire est immortelle,
—-Qui ne craint plus ni touche ni coupelle,
Il fait seul un trésor dont mon cœur est jaloux.

Voilà, Monsieur, tout ce qu’une malade vous peut repondre ; mais je vous assure que ce n’est pas tout ce qu’elle pense, et que, si Sapho se portoit bien, elle vous loueroit de meilleure grâce et vous remercieroit avec plus d’esprit. Que sçay-je même si, passant des louanges de votre Louis d’or à un sujet plus relevé, elle ne se sentirait point inspirée de vous parler

D’un Louis dont la vie, en merveilles feconde,
Est l’ouvrage du ciel et le bonheur du monde,
Dont le bras triomphant et les charmes vainqueurs