Page:Variétés Tome X.djvu/83

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À très chrétien et glorieux Roy de France et de Navarre Henry IV.

Ce n’est pas sans un extreme regret, Sire, que je voue à Vostre Majesté le premier nay de ma plume3 en si triste et lamentable subject ; mais, poussé et enthousiazé de quelque fureur poetique, j’ay pensé (après avoir balancé au poids de mon petit jugement les dissuations plus grandes quy me detournoient de cette entreprinse contre les services que je doibs à Vostre Majesté) que je ne devois laisser passer soubz silence les pernicieux desseings des mondains quy jusqu’icy par leurs flots n’ont peu esbranler le roc de vostre vertueux et magnanime courage. Autrement j’eusse donné à croire à plusieurs que la paresse ou nonchalance m’avoient atteint, auxquels toutesfois je ne desire donner place au prejudice de l’affection que je porte à vostre Estat. Permettez donc, Sire, qu’en continuation des services que


le Frondeur désintéressé (1650, in-4º), qui lui valut de violentes attaques. (C. Moreau, Bibliog. des Mazarinades, t. I, p. 422).

3. Ceci semble démentir ce que dit Tallemant (1re édit., t. IV, p. 32, note) d’une pastorale qu’Isaac Laffemas auroit faite à Navarre, étant écolier. S’il avoit composé cette pastorale, il ne diroit pas que l’ouvrage qu’il offre ici au roi « est le premier nay de sa plume ».