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graminis immemor ; car les excitations produites par la vue, l’odeur, le goût des aliments, ne durent pas assez pour le déterminer à triturer complètement les portions de fourrages introduites dans la cavité buccale, et qui ont commencé à subir l’action des mâchoires.

Lorsqu’on lui présente à boire dans un vase quelconque placé à terre, l’animal ne pouvant pas généralement baisser la tête pour atteindre la surface du liquide, s’en tient à une certaine distance et fait exécuter à ses lèvres les mouvements de humer. Ce cas se présente quelquefois, mais le plus souvent l’animal plonge la tête dans le liquide, jusqu’à ce que celui-ci dépasse la commissure supérieure des naseaux, et il reste dans cette position aussi long-temps que le permet l’arrêt de la respiration.

C’est brusquement et d’une manière désordonnée qu’il retire la tête lorsque la suffocation arrive.

Notre professeur, M. Lafosse, cite un cheval immobile qui opérait avec la bouche et la langue des mouvements de succion comme le nourrisson qui prend la mamelle.


Pendant le travail. — Mais ce n’est pas seulement à l’état de repos que l’animal semble avoir perdu toutes ses facultés intellectuelles et la coordination de ses mouvements ; c’est surtout pendant le travail que les phénomènes insolites se font remarquer. Si on met l’animal en mouvement, et si l’immobilité est fortement accusée chez lui, il peut ne rien