Page:Vedel - De l’immobilité étudiée au point de vue de la pathologie.djvu/14

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 14 —


Ce n’est pas seulement la sensibilité générale qui est modifiée chez les chevaux immobiles, mais encore les sensations spéciales. En effet, leurs divers sens sont complètement émoussés, c’est ce que nous avons vu du reste pour l’ouïe, l’odorat et le goût.

Ainsi, s’ils n’obéissent pas aux commandements qu’on leur donne, c’est probablement parce qu’ils ne les ont pas entendus. S’ils oublient les aliments dans leur bouche, c’est aussi parce que les excitations produites par l’odorat et le goût ne sont pas suffisantes pour les déterminer à achever la mastication. La vue dans quelque cas est aussi atteinte, on constate alors la proéminence des yeux, la dilatation de la pupille, tous symptômes de l’amaurose, qui provient sans aucun doute de la compression exercée par des corps de diverses natures sur les couches optiques.

Quand l’immobilité se présente avec les symptômes que nous avons signalés, l’état général est mauvais, parce que, depuis longtemps, la mastication étant très irrégulière, les aliments peu mâchés ne peuvent pas suffire aux besoins de la nutrition ; il s’en suit que l’animal maigrit considérablement, les digestions sont en outre devenues difficiles, les excréments sont petits, durs souvent, peu colorés et rejetés en petite quantité.

La respiration est aussi modifiée, elle devient lente, parfois même elle s’arrête ; il y a un tremblement pendant, l’expiration et l’inspiration, surtout pendant cette dernière.

Les battements du cœur ainsi que le pouls deviennent faibles, irréguliers et souvent intermittents.