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membres dans des positions très vicieuses, croiser, par exemple, ceux de devant ; l’animal reste toujours dans l’attitude où il a été placé.

Il en est de même de la tête, on peut la lui soulever, l’infléchir à gauche, à droite, comme on peut le faire avec un automate, l’animal reste dans cette position pendant un temps assez long et ne la quitte que lorsqu’il y est déterminé par la sensation qu’il perçoit à la longue de la fatigue de ses muscles, mais d’une manière lente, qui dénote que ce n’est pas par sa propre volonté, mais seulement par la rétraction insensible des muscles distendus.


Pendant le repas. — Ce que nous venons de constater pour les muscles destinés à mouvoir l’animal, nous le voyons encore se reproduire dans d’autres muscles qui jouent un rôle important dans les besoins les plus impérieux de la vie ; nous voulons parler de ceux destinés à la mastication.

Lorsqu’on met du fourrage dans le râtelier, l’animal ne peut pas relever la tête pour l’y saisir ; il faut au contraire le mettre dans la crèche afin qu’il puisse le prendre facilement sans avoir besoin de la contraction de ses muscles.

Il le prend alors, le mâche fort lentement et avec beaucoup d’irrégularité. Parfois il oublie les aliments dans sa bouche, laisse pendre du foin à l’une des commissures des lèvres, et on dit alors que l’animal fume la pipe.

C’est bien de l’animal immobile que l’on peut dire :