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les villes à pignons


Et maintenant, le voici net et clair

Avec la bonne odeur des prés,
Avec la bonne odeur de l’air,
Entre ses plis menus et resserrés,
Où fourrage, tel un museau
Lourd, mais rapide,
En chaque recoin, en chaque vide,

Le bout massif des gros fers chauds.


De large en long, de long en large,

Avec leur bras pesant et lent,
Marquant de grandes marges
Plates le linge blanc.
Les servantes repassent ;
Tandis qu’assise à la fenêtre basse,
La maîtresse de la maison
Surveille, interroge, clabaude
À langue chaude

Et brûlante comme le fer sur les tisons.


Et les nouvelles de la ville

Défilent,
Et tous les voiles des ménages
Du voisinage
Sont soulevés férocement ;

Et l’on suppute, et l’on affirme, et l’on dément ;