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Puisque tous deux nous grefferons la confiance
Solidement, sur le tronc dur qu’est notre accord.


KATO

Je te serai plus sûrement fidèle
Que l’aile
Ne l’est au vol régulier de l’oiseau.
Quand nous serons heureux chez nous, dans notre clos
Tu pourras t’en aller de paroisse en paroisse
Louer des bras nombreux pour le travail des prés
Sans regarder, derrière toi, avec angoisse,
Ta ferme où seule avec les gars je resterai :
Je n’ai qu’un cœur comme je n’ai qu’une parole.


JEAN

À te sentir si près de moi, avec ta chair
Et tes lèvres, Kato, ma tête devient folle
Et le soir s’insinue et se répand dans l’air.