Page:Verhaeren - Les Blés mouvants, 1912.djvu/50

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Finis les beaux départs et les stridents voyages
À travers l’or du ciel et l’argent des nuages,
Dans le vent merveilleux qui bondit de la mer !
Sur mon pignon, de mousse et de lichen couvert,
Ils ramassent leur corps en boule frissonnante,
Leur bec, pour se distraire, agace une humble plante
Dont la graine a poussé sur le bord de mon toit.
Un beau matin, s’envoleront, en tapinois,
Les pigeonnes qui sont encor leurs deux compagnes,
Pour rechercher, au loin, par les vastes campagnes,
Sous des chaumes plus drus, de plus chaudes amours.


JEAN

Si l’ardeur de mes coqs n’était point en décours,
J’hésiterais peut-être
À présenter au Saint mon offrande champêtre ;
Que leur crête pâlisse et durcisse, tant mieux :
Car je ne voudrais pas qu’aux enchères banales,