Page:Verhaeren - Les Villes tentaculaires, 1920.djvu/202

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Et quel espoir illuminant sa tête ;
Dites ! comme à l’avance et que de fois
Il a senti vibrer et fermenter son être
Du même rythme que la loi
Qu’il définit et fait connaître.

Comme il est simple et clair devant les choses
Et humble et attentif, lorsque la nuit
Glisse le mot énigmatique en lui
Et descelle ses lèvres closes ;
Et comme en s’écoutant, brusquement, il atteint,
Dans la forêt toujours plus fourmillante et verte,
La blanche et nue et vierge découverte
Et la promulgue au monde ainsi que le destin.

Et quand d’autres, autant et plus que lui,
Auront à leur lumière incendié la terre
Et fait crier l’airain des portes du mystère,
— Après combien de jours, combien de nuits,
Combien de cris poussés vers le néant de tout
Combien de vœux défunts, de volontés à bout
Et d’océans mauvais qui rejettent les sondes —