Page:Verhaeren - Les Villes tentaculaires, 1920.djvu/214

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Sont explorés, de continent en continent,
Et surgissent poudreux et clairs de leurs ténèbres.

L’acharnement à tout peser, à tout savoir,
Fouille la forêt drue et mouvante des êtres
Et malgré la broussaille où tel pas s’enchevêtre
L’homme conquiert sa loi des droits et des devoirs.

Dans le ferment, dans l’atôme, dans la poussière,
La vie énorme est recherchée et apparaît.
Tout est capté dans une infinité de rets
Que serre ou que distend l’immortelle matière.

Héros, savant, artiste, apôtre, aventurier,
Chacun troue à son tour le mur noir des mystères
Et grâce à ces labeurs groupés ou solitaires,
L’être nouveau se sent l’univers tout entier.

Et c’est vous, vous les villes,
Debout
De loin en loin, là-bas, de l’un à l’autre bout
Des plaines et des domaines