Page:Verhaeren - Les Villes tentaculaires, 1920.djvu/59

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Au lieu de l’orge vraie ;
Ceux qui jettent les poisons clairs dans l’eau
Où l’on amène le troupeau ;
Ceux qui, par les nuits seules,
En brasiers d’or font éclater les meules,
Tous passèrent par le moulin

Encore :

Les conjureurs de sorts et les sorcières
Que vont trouver les filles-mères ;
Ceux qui cachent dans les fourrés
Leurs ruts et leurs spasmes vociférés ;
Ceux qui n’aiment la chair que si le sang
Gicle aux yeux, frais et luisant ;
Ceux qui s’entr’égorgent, à couteaux rouges,
Volets fermés, au fond des bouges ;
Ceux qui flairent l’espace
Avec, entre leurs poings, la mort pour tel qui passe,
Tous passèrent par le moulin.

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