Page:Verhaeren - Petites Légendes, 1900.djvu/27

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


L’hiver est un grand bloc de froid

Où sont sculptés clos et villages,
Avec leurs chemins creux et leurs sillages,

Et l’horizon désert et des marais, là-bas.


— Branches tortes, branches mortes —

Les pauvres vieux sont tout petits,
Dans l’immensité grise et morne
De la bruyère où l’autan corne,
Les pauvres vieux se sont blottis
À contre vent, dans un fossé,
Et se disent, à petits gestes,
Leur vieil amour et ce qui reste,
— Branches tortes, branches mortes —

De leur passé.


« C’était elle la plus belle

— Fleurs nouvelles, fleurs mortelles —
Que l’on choisit, au temps
Où le vieux roi passa par Saint-Amand,
En cortège superbe et superbe tenue,
Pour lui lire le compliment
Et souhaiter, adroitement,

À sa suite, la bienvenue. »


« — Fleurs nouvelles, fleurs mortelles —

C’était elle la plus belle

Qui fut élue, avec la reine,