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LES PREUX


En un très vieux manoir, avec des javelots
Et des pennons lancéolés sur ses murailles,
Une rage de bataille
Rouge éclatait en tableaux.

Grandir ! on y voyait les féroces ramures
De la mêlée, où des paladins merveilleux,
Avec du soir au fond des yeux,
Tombaient, allongés morts en leurs châsses d’armures.

Hélas ! tous ces cerveaux qui rêvèrent de gloire,
Fendus ! et tous ces poings, coupés ! traceurs d’éclairs,