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poèmes, iiie série

DANS MA PLAINE


 
Je m’habille des loques de mes jours ;
Et le bâton de mon orgueil, il plie.
Mes pieds, dites, comme ils sont lourds
De me porter, de me traîner, toujours,
Au long du siècle de ma vie.
Mon âme est un carillon noir
Qui sonne au loin, sur un rempart,
Qui sonne à vide ;
Mes bras sont vains
Toute ma tête est vaine
Et mon œuvre folle ou sereine
A chu, dans le fossé.

Oh si la mort pouvait venir !