Page:Verhaeren - Poèmes légendaires de Flandre et de Brabant, 1916.djvu/145

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Que les bêtes, honteusement,

Par les sentiers des prés, par le chemin des bouges,

Reculèrent devant son large acharnement.


Toutes prirent la fuite, et leur défaite

Se dérobait déjà, sous les taillis du bois,
Qu’au petit jour levant, le patron des Trois Rois

Héla le débardeur sanglant et lui fit fête.


La bière étincela dans les verres profonds ;

On but, comme aux temps d’or des sauvages kermesses,
Benedictus le sacristain, là-bas, sonnait la messe

Et l’on trinqua, d’après le rythme du bourdon.


Et depuis lors, sous l’herbe et les crucianelles,

Jan Snul écoute autour de lui, le temps couler,
Et, vers l’oubli, toujours plus loin se reculer

Le montueux aboi des bêtes fraternelles.