Page:Verhaeren - Poèmes légendaires de Flandre et de Brabant, 1916.djvu/151

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Le beau valet, vêtu de rouge

Malgré l’éloquence du roi
Et des gestes jetant l’effroi

Parmi les bouteilles, ne bouge.


Il regarde les gros galons

Courir sur sa jaquette rousse
Et songe à l’Uitzet clair qui mousse,

Dans les pintes des buveurs blonds,


À Gand, chez Jean Terlinck, le riche

Mais obligeant patron de ceux
Qui débarquent, en habits bleus

Et toquets blancs, des mers d’Autriche.


Quand le valet s’en revenait

Avec des bricks et des gabares,
Chaque printemps, des Baléares,

Maître Terlinck l’entretenait


De sa fille Kato, la tendre

Et gente amie au regard clair,

Vivace et saine comme l’air,