Page:Verhaeren - Poèmes légendaires de Flandre et de Brabant, 1916.djvu/164

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Seul il est grand ! » Les commères parlaient ainsi,

Pieuses, mais frivoles,
Laissant ronfler le vieux moulin de leurs paroles,
Jusqu’au moment où le bedeau
Qui redoutait les protecteurs nouveaux
Leur répondit :

« C’est bien ; mais que dira saint Pierre ? »

 

L’enfant de chœur et le doyen

Étaient rentrés, et les bannières
Flottaient toutes, sur les chevaux des pèlerins.
Les cavaliers chantaient.
Ils portaient haut le torse, droit la tête,
Et les cloches triomphales battaient
Également, en galops fous, la fête

Et le départ caracolant des bêtes.

 

Le soir, on fit l’annuelle ripaille,

Dans les bouges fumeux et lourds,
Qui font le guet aux carrefours…
On s’y gava de lards et de tripailles ;
On y servit du sucre et de la bière forte

Aux étalons cabrés au seuil des portes ;