Page:Verhaeren - Poèmes légendaires de Flandre et de Brabant, 1916.djvu/211

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En robes d’or et de dentelles,
D’un bond joyeux, quittent leurs palefrois.


Déjà la foule est sur les toits,

Montée ;
Des millions de mains sont agitées ;
Au bord de leur balcon d’airain
Applaudissent les échevins ;
Les carillons renouent les mailles
Musicales de leurs sonnailles ;
On étale l’or et le brocart ;
Parmi les plis houleux des étendards
Les lions bougent ;
Et le soleil du bon espoir
Dans ce fourmillement profond et noir,

De proche en proche, allume un toquet rouge.


Les Pucelles sourient et se complaisent

À se sentir si largement à l’aise
Parmi ce peuple ardent, gaillard et prompt.
Elles n’ont peur de ses bourrades
Et leur pas ferme et bien d’aplomb

Sans hésiter, gagne l’estrade