Page:Vermorel - Le Parti socialiste.djvu/11

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où la révolution, suivant le mot tristement prophétique de Vergniaud, dévora ses enfants ; à la décomposition politique, sociale et morale du Directoire ; au despotisme militaire de l’Empire, et enfin à la restauration des Bourbons dans des conditions telles que l’on peut encore aujourd’hui se demander s’il n’eût pas mieux valu cent fois conserver quelques années de plus Louis XVI, en révolutionnant la royauté, comme le voulait Mirabeau, afin d’arriver à en finir avec elle d’une façon définitive.

« En 1848, l’opposition avait un programme déterminé : la réforme électorale, et elle obtint un résultat positif : le suffrage universel. Mais quand l’enthousiasme populaire proclama la République, la République avorta, parce que ce n’était qu’un mot, et qu’il n’y avait pas de programme républicain suffisamment élaboré.

« Pareillement, il ne suffit pas aujourd’hui de proclamer la liberté, qui n’est qu’un mot ; il faut formuler un programme libéral qui contienne autre chose que des déclarations générales, telles que : Liberté de la presse ou droit de réunion, mais qui énonce des garanties réelles et sérieuses, plus sérieuses par exemple que celle de la responsabilité des ministres.

« Si l’on parvenait à s’entendre sur ces points