Page:Vermorel - Le Parti socialiste.djvu/20

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Et c’est pour cela qu’ils mettent la liberté électorale au-dessus de tout.

Mais comment l’entendent-ils ?

S’ils récriminent si fort contre les candidatures officielles, ce n’est pas parce qu’ils veulent que les électeurs soient libres de toute influence, mais parce qu’ils veulent substituer leur influence à celle du gouvernement.

La candidature officielle n’est qu’un obstacle extrinsèque à la liberté électorale.

L’obstacle intrinsèque, c’est l’ignorance des électeurs.

Si l’on voulait vraiment assurer le règne de la liberté électorale, il faudrait se préoccuper avant tout des moyens d’affranchir l’électeur de cette ignorance ; et, à ce point de vue, la liberté électorale ne se distingue pas des autres libertés.

Tant que les électeurs des campagnes resteront livrés à leur ignorance, il n’y aura pas de liberté électorale. Si ce n’est pas l’influence administrative

    la constitution des pouvoirs, la loi ne soit pas exposée à favoriser l’iniquité ou l’oppression. »

    On voit que c’est bien là que gît le nœud de la question. Pour M. Jules Favre, comme pour tous les libéraux et pour la plupart des démocrates, la question de la liberté n’est pas autre chose que la question de la constitution des pouvoirs. C’est l’erreur essentielle que, suivant nous, il s’agit de réfuter.