Page:Vermorel - Le Parti socialiste.djvu/66

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cussions, qu’il n’y a plus moyen de contester qu’elle soit conforme au sentiment général du pays, alors le gouvernement est bien obligé de prendre ces pétitions en considération, et c’est tellement son intérêt de le faire qu’il y est amené tout naturellement et en quelque sorte spontanément.

C’est ce qui a eu lieu en Angleterre pour la liberté des échanges, qui a donné lieu à une des plus mémorables agitations qu’ait jamais enregistrées l’histoire économique des nations ; c’est ce qui a eu lieu pour la revendication des droits politiques de l’Irlande, dans cette célèbre campagne légale et pacifique qui a immortalisé le nom d’O’Connell ; c’est ce qui a lieu tous les jours pour toutes les questions politiques et sociales de quelque importance, et, quelles que soient les crises qu’elle ait traversées, jamais l’Angleterre n’a songé à mettre en question le droit de réunion : voila pourquoi elle mérite, malgré tout, qu’on l’appelle la libre Angleterre.[1]

Le droit de réunion, en même temps que l’instrument tout-puissant de la liberté, est pour l’Angleterre la sauvegarde suprême du gouvernement. Il protége efficacement le gouvernement contre

  1. Voir l’intéressant ouvrage de Bastiat : Cobden et la Ligue, ou l’agitation anglaise pour la liberté des échanges.