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chie dans l’organisation judiciaire, et les magistrats nommés à un siége y restaient toute leur vie ; ils ne le quittaient ni pour monter ni pour descendre. Tel est encore le cas des juges anglais.

Dans la discussion sur l’organisation judiciaire qui eut lieu au Tribunat en 1800, le tribun Ganihl faisait observer avec beaucoup de force que l’établissement d’une hiérarchie et la nomination des dignitaires par le premier consul, « en même temps qu’elle établirait des rapports de supériorité et d’infériorité parmi des hommes qui ont des droits égaux, puisqu’ils remplissent les mêmes fonctions, exciterait l’ambition et l’intrigue des juges, qui seraient disposés à sacrifier leur honneur et leurs devoirs à l’autorité qui en disposera, et qu’ainsi l’indépendance que la constitution avait assurée aux juges par l’inamovibilité serait détruite et renversée par la séduction des dignités établies par l’organisation judiciaire. »

L’expérience n’a que trop confirmé les craintes de Ganihl.

Il n’est personne qui n’ait encore présentes à la mémoire les observations faites par M. Berryer au Corps législatif, dans la discussion de la dernière loi sur la presse (mai 1868), sur le rôle fait à la magistrature dans les causes politiques. Et le ministre de la justice, M. Baroche s’étant élevé avec une