Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 1.djvu/119

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comme le plus beau des êtres humains celui qui portait ainsi le plus grand nombre de ces peintures.

Cancigu est le point extrême atteint dans le sud par Marco Polo pendant ce voyage. À partir de cette cité, il remonta vers le nord-est, et par le pays d’Amu, l’An-nâm et le Ton-kin actuel, qu’il atteignit après quinze journées de marche, il arriva dans la province de Toloman, aujourd’hui le département de Taï-ping. Là, il trouva ces beaux hommes, bruns de peau, ces vaillants guerriers qui ont couronné leurs montagnes de châteaux forts, et dont la nourriture habituelle est la chair des animaux, le lait, le riz et les épices.

En quittant Toloman, Marco Polo suivit pendant douze jours un fleuve bordé de nombreuses villes. Ici, M. Charton fait justement observer que le voyageur s’éloigne du pays connu sous le nom de l’Inde au delà du Gange, et qu’il retourne vers la Chine. En effet, après avoir laissé Toloman, Marco Polo visita la province de Guigui ou Chintingui, et sa capitale qui porte le même nom. Ce qui le frappa le plus dans cette contrée, — et on est fondé à croire que le hardi explorateur était aussi un chasseur déterminé, — ce fut le grand nombre de lions qui parcouraient les plaines et les montagnes. Seulement, les commentateurs sont d’accord sur ce point que les lions de Marco Polo devaient être des tigres, car il n’y a pas de lions en Chine. Voici, pourtant, ce qu’en dit la relation : « Il y a tant de lions en ce pays, qu’on ne peut dormir hors de sa maison sans danger d’être dévoré. Et même quand on va sur le