Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 1.djvu/130

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d’hommes à queue, — évidemment des singes, — et Fandur, c’est-à-dire l’île Panchor, où pousse le sagoutier, duquel on tire une farine qui sert à fabriquer un pain excellent.

Enfin, les vents permirent aux vaisseaux de quitter Java-la-Petite. Après avoir touché à l’île Necaran, qui doit être l’une des Nicobar, et au groupe des Andaman, dont les naturels sont encore anthropophages comme au temps de Marco Polo, la flotte, prenant la direction du sud-ouest, vint atterrir sur les côtes de Ceylan. « Cette île, dit la relation, était bien plus grande autrefois, car elle avait trois mille six cents milles, d’après ce que l’on voit dans la mappemonde des pilotes de cette mer ; mais le vent du nord souffle si fort en ces parages qu’il a fait enfoncer une partie de l’île sous l’eau », tradition que l’on retrouve encore parmi les habitants de Ceylan. C’est là que se recueillent en abondance les « nobles et bons » rubis, les saphirs, les topazes, les améthystes et autres pierres précieuses, telles que grenats, opales, agates et sardoines. Le roi du pays possédait à cette époque un rubis long d’une paume, gros comme le bras d’un homme, vermeil comme du feu, et que le grand khan voulut vainement acheter à ce souverain au prix d’une cité.

A soixante milles à l’ouest de Ceylan, les navigateurs rencontrèrent la grande province de Maabar, qu’il ne faut pas confondre avec le Malabar, situé sur la côte occidentale de la péninsule indienne. Ce Maabar forme le sud de la côte de Coromandel, très estimée pour ses