Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 1.djvu/184

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un collège maritime où des savants traçaient des cartes plus correctes et enseignaient l’usage de la boussole, s’entoura de savants, et réunit de précieuses informations sur la possibilité de contourner l’Afrique et d’arriver aux Indes. Sans qu’il ait jamais pris part à aucune expédition maritime, ses encouragements, sa protection aux marins ont valu à dom Henri le surnom de Navigateur, sous lequel il est connu dans l’histoire.

Le cap Non, cette borne fatale des navigateurs antiques, avait été dépassé lorsqu’en 1418 deux gentilshommes de la cour du roi Henri, Juan Gonzalès Zarco et Tristam Vaz Teixeira, furent entraînés en pleine mer et jetés vers un îlot auquel ils donnèrent le nom de Puerto-Santo. Quelque temps après, naviguant vers un point noir qui restait fixe à l’horizon, ils atteignirent une île vaste et couverte de forêts magnifiques. C’était Madère.

En 1433, le cap Bojador, qui avait si longtemps arrêté les explorateurs, fut doublé par les Portugais Gillianès et Gonzalès Baldaya, qui voguèrent plus de quarante lieues au delà.

Enhardis par cet exemple, Antonio Gonzalès et Nuño Tristam s’avancèrent, en 1441, jusqu’au cap Blanc, sur le vingt et unième degré, « exploit, dit Faria y Souza, qui, dans l’opinion commune, n’est nullement au-dessous des plus glorieux travaux d’Hercule », et ils rapportèrent à Lisbonne une certaine quantité de poudre d’or produit du Rio del Ouro. Dans un second voyage, Tristam reconnut quelques-unes des îles du cap Vert et