Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 1.djvu/194

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intelligence vînt les résumer en elle et se les assimiler. C’est ce qui arriva. Toutes ces idées éparses finirent par s’accumuler dans la tête d’un homme, qui eut, à un degré rare, le génie de la persévérance et de l’audace.

Cet homme, ce fut Christophe Colomb, né vraisemblablement près de Gênes, vers 1436. Nous disons « vraisemblablement », car les villages de Cogoreo, de Nervi, réclament avec Savone et Gênes l’honneur de l’avoir vu naître. Quant à l’année exacte de la naissance de cet illustre navigateur, elle varie, suivant les commentateurs, de 1430 à 1445 ; mais l’an 1436 paraît s’accorder plus exactement avec les documents les moins discutables.

La famille de Christophe Colomb était d’humble condition. Son père, Dominique Colomb, fabricant de lainages, jouissait cependant d’une certaine aisance, qui lui permit de donner à ses enfants une éducation plus qu’ordinaire. Le jeune Colomb, l’aîné de la famille, fut envoyé à l’université de Pavie, afin d’y apprendre la grammaire, la langue latine, la géographie, l’astronomie et la navigation.

A quatorze ans, Christophe Colomb quitta les bancs de l’école pour le pont d’un navire, et il faut avouer que, depuis cette époque jusqu’en 1487, cette période de sa vie est demeurée très-obscure. Citons même à ce propos cette opinion de Humboldt, rapportée par M. Charton, dont le regret augmente « touchant cette incertitude relative à Colomb, quand il se rappelle tout ce que les chroniqueurs ont conservé minutieusement