Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 1.djvu/229

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

reprendre la mer dans le plus bref délai. Lui-même, d’ailleurs, avait hâte de retourner au théâtre de ses conquêtes et d’enrichir les cartes du temps de terres nouvelles. Il se déclara donc prêt à partir.

Le roi et la reine mirent à sa disposition une flottille composée de trois vaisseaux et de quatorze caravelles. Douze cents hommes devaient y prendre passage. Un certain nombre de nobles castillans n’hésitèrent pas à se lier à l’étoile de Colomb, et voulurent tenter la fortune au delà des mers. Des chevaux, du bétail, des instruments de toutes sortes, destinés à recueillir et à purifier l’or, des graines variées, en un mot tous les objets nécessaires à l’établissement d’une importante colonie, remplissaient la cale des bâtiments. Des dix indigènes ramenés en Europe, cinq retournaient à leur pays, trois restaient malades en Europe, deux étaient morts.

Christophe Colomb fut nommé capitaine général de l’escadre, avec des pouvoirs illimités.

Le 25 septembre 1403, les dix-sept navires sortirent de Cadix, toutes voiles dehors, aux applaudissements d’une foule immense. Le 1er octobre, ils relâchaient à l’île de Fer, la plus occidentale des Canaries. Après vingt-trois jours d’une navigation que le vent et la mer favorisèrent constamment, Christophe Colomb eut connaissance de terres nouvelles.

En effet, le 3 novembre, le dimanche dans l’octave de la Toussaint, au lever du soleil, le pilote du vaisseau-amiral Marie-Galante s’écria : « Bonne nouvelle ! voici la terre ! »