Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 1.djvu/28

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lement, l’an de la première olympiade, ou 456 ans avant J.-C., qu’il lut son histoire aux Jeux Olympiques. Sa patrie était alors opprimée par Lygdamis, et il dut se retirer à Samos. Peu après, il parvint à renverser le tyran ; mais l’ingratitude de ses concitoyens l’obligea de reprendre le chemin de l’exil. En 444, il assista aux fêtes des Panathénées, lut son ouvrage entièrement achevé, provoqua un enthousiasme universel, et, vers la fin de sa vie, il se retira en Italie, à Thurium, où il mourut, 406 ans avant l’ère chrétienne, laissant la réputation du plus grand voyageur et du plus célèbre historien de l’antiquité.

Après Hérodote, nous franchirons un siècle et demi, en citant le médecin Ctésias, contemporain de Xénophon, qui publia la relation d’un voyage dans l’Inde qu’il n’a vraisemblablement pas fait, et nous arriverons, chronologiquement, au Marseillais Pythéas, à la fois voyageur, géographe et astronome, l’une des illustrations de son époque. Ce fut vers l’an 340 que Pythéas s’aventura avec un seul vaisseau au delà des Colonnes d’Hercule ; mais, au lieu de suivre au sud la côte africaine, ainsi que l’avaient fait les Carthaginois ses devanciers, il remonta au nord, en prolongeant les rivages de l’Ibérie et ceux de la Celtique jusqu’aux pointes avancées qui forment actuellement le Finistère ; puis il embouqua la Manche et accosta l’Angleterre, cette île d’Albion dont il allait devenir le premier explorateur. En effet, il débarqua sur divers points de la côte, et il entra en relation avec ses habitants simples, honnêtes, sobres, dociles,