Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 1.djvu/311

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fallait pas compter sur un commerce suivi, ni sur un échange continu de marchandises avec les populations de la côte de Malabar, qui s’étaient à chaque fois liguées contre les Portugais, tant qu’on respecterait leur indépendance et leur liberté. Ce commerce, qu’elles se refusaient si énergiquement à faire avec les Européens, il fallait le leur imposer, et, pour cela, fonder des établissements militaires permanents, capables de tenir en respect les mécontents, et même, au besoin, s’emparer du pays.

Mais à qui confier une mission si importante ? Le choix ne pouvait être douteux, et Vasco da Gama fut, à l’unanimité, désigné pour prendre le commandement du formidable armement qu’on préparait.

Sous son commandement immédiat, Vasco avait dix bâtiments ; son second frère ou cousin, Étienne da Gama, Vincent Sodres en avaient chacun cinq sous leurs ordres, mais ils devaient reconnaître Vasco da Gama pour chef suprême.

Les cérémonies qui précédèrent le départ de Lisbonne furent d’un caractère particulièrement grave et solennel. Le roi Emmanuel, suivi de toute sa cour, se rendit à la cathédrale au milieu d’une foule immense, appela les bénédictions du Ciel sur cette expédition à la fois religieuse et militaire, et l’archevêque bénit lui-même l’étendard qui fut remis à Gama. Le premier soin de l’amiral fut de se rendre à Sofala et à Mozambique, villes dont il avait eu à se plaindre lors de son premier voyage. Désireux de se créer des ports de re-