Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 1.djvu/51

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

le Christ fut baptisé, Golgala, Jéricho et Jérusalem.

La ville sainte, la vallée de Josaphat, le mont des Oliviers, Bethléem, Thema, où Hérode fit mettre à mort les petits enfants, la vallée de Laura, Gaza, reçurent la visite des pieux pèlerins. Dans cette ville, pendant qu’on célébrait l’office dans l’église Saint-Matthias, Willibald raconte qu’il perdit subitement la vue, et il ne la recouvra qu’à Jérusalem, deux mois après, en rentrant dans l’église de la Sainte-Croix. Il parcourut ensuite la vallée de Diospolis, à dix milles de Jérusalem, puis, au bord de la mer Syrienne, Tyr, Sidon et Tripoli de Syrie. De là, par le Liban, Damas et Césarée, Willibald gagna Émaüs, bourg de la Palestine où coule la fontaine à laquelle le Christ lava ses pieds, et enfin Jérusalem, où les voyageurs demeurèrent pendant toute la saison d’hiver.

Les infatigables pèlerins ne devaient pas borner là leur exploration. On les retrouve successivement à Ptolémaïs, Saint-Jean d’Acre actuellement, à Emessa, à Jérusalem, à Damas, à Samarie, où sont les tombeaux de saint Jean-Baptiste, d’Abdias et d’Élisée, à Tyr, où, il faut l’avouer, le pieux Willibald frauda la douane du temps en dissimulant une certaine quantité de baume de Palestine, très-renommé alors et qui était soumis aux droits. À Tyr, après un long séjour, il put s’embarquer pour Constantinople, que ses compagnons et lui habitèrent pendant deux ans, et enfin ils revinrent par la Sicile et la Calabre, Naples et Capoue. Le pèlerin anglais arriva au monastère du mont Cassin, ayant quitté son