Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 1.djvu/53

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qui en renfermait lui-même un plus petit encore, « tous deux vivants, » dit le voyageur avec une exagération manifeste ; enfin, après avoir décrit le remora, le dactyloptère et le marsouin, il dit ce qu’est la mer de Herkend, comprise entre les Maldives et les îles de la Sonde, dans laquelle il compte au moins dix-neuf cents îles, dont les rivages sont semés de gros morceaux d’ambre gris. Parmi ces îles, gouvernées par une femme, il nomme principalement de leur nom arabe Ceylan et sa pêcherie de perles, Sumatra, riche en mines d’or, habitée par des anthropophages, les Nicobar et les Andaman, dont les tribus sont encore aujourd’hui cannibales. « Cette mer de Herkend, dit-il, se soulève quelquefois en trombes furieuses qui fracassent les navires et rejettent à la côte une immense quantité de poissons morts, et même des blocs de pierre et des montagnes. Quand les vagues de cette mer se soulèvent, l’eau présente l’apparence d’un feu qui brûle. » Soleyman la croit fréquentée par une espèce de monstre qui dévore les hommes, et dans lequel les commentateurs ont cru reconnaître le squale pantouflier.

Arrivé aux Nicobar, Soleyman, après avoir échangé avec les habitants du fer contre des cocos, des cannes à sucre, des bananes et du vin de cocotier, traversa la mer de Kalâh-Bar, qui baigne la côte de Malacca ; puis, après dix journées de navigation, sur la mer de Schelaheth, il se dirigea pour faire de l’eau vers un lieu qui pourrait être Sincapour ; enfin, il remonta au nord par la mer de Kedrendj, qui doit être le golfe de Siam, de manière